Le Contrat Nouvelles Embauches...CNE de son petit nom

Publié le par Maldoror

Des cris, des banderoles, des CRS…souvenez vous, c’était il y a un an.

 Une bonne partie des étudiants étaient dans la rue pour dénoncer le contrat première embauche, le CPE… avec l’issue que l’on connaît….Pourtant, le grand frère de ce dernier, le contrat nouvelles embauches -CNE de son petit nom- est toujours là.

Lancé en août 2005, c’est la mesure phare du gouvernement Villepin pour faire baisser le chômage...une période d’essai de 2 ans et la possibilité pour les chefs d’entreprises de licencier sans aucunes justification à donner … bref, l’arme ultime.

Et il en a fait du chemin ce contrat : depuis août 2005, il s’en est conclu pas moins de 750 000 dans les entreprises de 20 salariés et plus.

Alors, 18 mois après l’instauration du CNE : quel bilan peut-on tirer ? en terme de créations d’emplois ? de précarité ?

C’est « Alternatives économiques » qui s’y colle le premier : « précarisation des emplois ? », s’interroge Denis Clerc, « Incontestablement ! s’exclame t-il, puisque la moitié des salariés recrutés en CNE ont quitté l’entreprise au bout d’un an » .

Quant à Rémi Barroux, dans « Le Monde » daté du 20/02, il constate que « la création de nombreux CNE entraîne peu de créations nettes d’emplois »…un constat basé sur une récente étude du ministère de l’emploi…on peut notamment y apprendre la faible force de persuasion du CNE à décider des chefs d’entreprise hésitants à embaucher…ainsi 92% des chefs d’entreprises ayant embauchés en CNE, l’auraient, de toute façon fait, CNE ou pas…; reste donc 8% des emplois CNE qui n’aurait pas existé sans la mise en place de cette mesure…soit 30 000 créations nettes de postes, par an..

Toujours dans « Le Monde », on apprend que le salarié voit très rarement son CNE se transformer en un CDI classique...pour ceux, toujours présents dans l’entreprise au bout d’un an, seuls 3% ont cette agréable surprise...

Des chiffres qui scandalisent « L’Humanité », qui dénonce dans son édition du 21/02, je cite, « le faux tremplin » qu’est le CNE.

Alors, le CNE : une vraie solution ?...pas sûr…

 En revanche, ce qui est sûr, c’est que le gouvernement essuie un nouveau revers. « Les syndicats marquent un point » note « Le Figaro » du 20/03. « Le contrat nouvelles embauches ne passera peut-être pas l’été »…renchérit « Libération »… la faute à une convention de l’OIT, l’Organisation internationale du travail, qui précise qu’il est permis de licencier sans justification durant une période d’essai… MAIS à condition que celle-ci soit « RAI-SON-NABLE ».

 Alors 2 ans à l’essai : est-ce raisonnable ou pas ? telle est la question .

Et C’est la Cour d’appel de Paris qui tranchera, poursuit « Libé », indiquant que la décision devrait intervenir après la présidentielle…

Ce qui fait conclure à un Denis Clerc, dépité : « Tout çà pour ça ? »… .

Publié dans Revue de presse

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